« On était tous fêlés… et on a créé Metallica ! » – Kirk Hammett balance tout

« On était tous fêlés… et on a créé Metallica ! » – Kirk Hammett se confie sans filtre sur 40 ans de chaos, de musique et de rédemption

Quarante ans de riffs légendaires, de conflits explosifs et de rédemption personnelle. À 62 ans, Kirk Hammett, le guitariste de Metallica, revient sur son parcours au sein du groupe mythique, dans une interview aussi brute qu’émouvante. Entre confessions sur la masculinité toxique, souvenirs d’enfance douloureux, et réflexions sur le futur du groupe, Hammett lève le voile sur la face cachée d’un des plus grands groupes de rock de tous les temps.

Une bande de paumés devenus légende

« On était tous des cas désespérés », avoue-t-il sans détour. « Mais on a créé ce truc qu’on appelle Metallica, et ça a été notre refuge. »
Quand Hammett rejoint James Hetfield, Lars Ulrich et Cliff Burton, tous viennent d’univers brisés, de familles dysfonctionnelles, de passés cabossés. « On formait une sorte de gang de jeunes à la dérive, juste en quête d’un endroit où exister. »

Malgré son image de pacificateur entre Lars et James – dont les disputes ont souvent fait les gros titres – Kirk révèle une autre facette de lui-même : « Moi aussi j’ai un sale caractère. J’ai souvent eu des accrochages avec Lars ou James. C’est normal après 40 ans de vie commune dans un groupe. J’étais aussi ingérable qu’eux, je balançais des conneries et je faisais des trucs fous, comme tout le monde. »

Le poids invisible de la masculinité toxique

Ce chaos intérieur, Hammett le relie aujourd’hui à une certaine image de la virilité. « On a grandi dans un monde où être un homme, c’était être le plus fort, le plus dur, le plus rapide. Une vraie compétition permanente. »

Son regard sur la société actuelle est sans concession. Passionné d’histoire ancienne, il souligne que beaucoup de grandes civilisations étaient dirigées par des femmes. « Les sociétés matriarcales fonctionnaient souvent mieux. Alors que dans notre modèle patriarcal, on pousse tous les hommes à être des leaders. Mais tout le monde ne peut pas l’être, et c’est là que la masculinité dégénère. »

Pour Kirk, cette pression virile trouve aussi racine dans son passé familial. « Mon père était un Irlandais pur sang, il buvait, il se battait tout le temps – même avec ses amis. À chaque réunion de famille, c’était une soupe toxique de masculinité agressive. Et moi, je suis né là-dedans. »

L’océan comme exutoire, la guitare comme passion

Aujourd’hui, les tempêtes semblent plus calmes. Kirk vit à Hawaï, surfe dès qu’il peut, et refuse catégoriquement l’idée de quitter le groupe : « Partir de Metallica ? Même pas en rêve. Et si je le faisais, le monde entier me le rappellerait en permanence. »

À côté de la scène, il nourrit une autre passion : les guitares. Il vient d’ailleurs de sortir un livre intitulé The Collection: Kirk Hammett, publié par Gibson. Une véritable plongée dans son univers, entre instruments mythiques et anecdotes inédites.

Metallica : plus qu’un groupe, une famille de survivants

Metallica, c’est un abri, une catharsis, un miracle né du chaos. « On était tous fracassés, mais ensemble, on a créé quelque chose qui nous dépasse », conclut Hammett.

Et c’est peut-être ça, le secret de leur longévité : une bande de survivants unis par la musique, la rage, et une humanité qu’ils n’ont jamais cessé de chercher.