Mis à jour le 6 décembre 2020
Ayant sorti ce qui était probablement leur album le plus lourd à ce jour sous la forme de Venus Doom de 2007, on aurait été pardonné de s’attendre à ce que LUI continue de puiser dans les profondeurs plus sombres de leur puits d’inspiration pour son suivi, qui est arrivé trois ans plus tard, en Février 2010.
En effet, avec leur noyau métallique maintenant exposé – comme un Terminator endommagé par la bataille, bien que joué par Johnny Depp plutôt qu’Arnold Schwarzenegger – on avait l’impression que le groupe abandonnait peut-être les pièges pop qui les avaient rendus si accessibles lors des efforts précédents. ceux-ci dans l’agression de nombreux groupes dont ils se sont à l’origine inspirés.
Ce n’était donc pas une petite surprise, alors, qu’avec Screamworks – ou Screamworks: Love in Theory and Practice, Chapitres 1 à 13 pour lui donner son titre complet et prétentieux – le groupe s’est plutôt lancé dans la direction opposée, perdant une grande partie du précédent. La colère et les connotations désespérées de LP pour créer l’un de leurs enregistrements les plus accessibles à ce jour.
Sans surprise, ce changement digne d’une note était le résultat d’une apparente reprise de la vie de Ville, et ce sentiment d’optimisme et d’espoir a fait écho non seulement dans l’esprit de la musique mais aussi dans les paroles, qui se confondaient de façon alarmante avec le positif: le chanteur paraissant ouvrir son cœur, à la fois à l’amour et à la vie en général, après une longue période de désillusion aiguë.
Alors que, à bien des égards, l’album marquait un retour à l’approche de ces premiers disques, la mélancolie et le sentiment imminent de malheur ont été échangés contre une approche affectueuse, voire sentimentale. Un coup d’œil rapide sur les paroles de chansons telles que le joyeux et vulnérable Scared To Death («J’ai peur de mourir de tomber amoureux de toi») ou le plus explosif Heartkiller («Love, for you, j’attends, anticipe … Ça n’a pas de sens du tout / Viens ici et on tombera / En amour, par amour / Je rampe hors de patience bébé ‘), il est évident que, thématiquement, le groupe avait fait un pas des anciens territoires obsédés par la mort. Au lieu de déplorer l’amour perdu, les mots ici reflètent un écrivain entrant dans une étreinte prudente d’un nouvel amour – un archétype puissant en effet.
Bien sûr, comme Ville l’a révélé plus tard, les nuances sombres de Venus Doom reflétaient autant sa santé en déclin qu’une vie amoureuse en déclin, un sous-produit prévisible d’une décennie passée à ranger l’alcool à un taux notable, même dans un bien inhabituel. -pays lubrifié de la Finlande. Les médecins l’avertissant d’une insuffisance cardiaque imminente, le leader s’est mis à devenir propre, une mission accomplie bien avant la sortie de Screamworks. C’est peut-être une coïncidence, bien sûr, mais il est difficile de ne pas soupçonner que ce changement de style de vie explique – du moins en partie – la dynamique plus édifiante du disque, ainsi que son son plus propre.
Cela ne veut pas dire que le bilan est nécessairement plus calme; en effet, il y a une énergie nerveuse tangible présente, peut-être alimentée par une partie de cette impatience mentionnée dans les paroles, ou simplement un reflet de ces papillons «nouvel amour». La voix de Ville en particulier est particulièrement expressive, le chanteur parsemant sa prestation de cris, et même de touches de fausset ici et là, en témoignant sur des titres comme Dying Song ou Like St. Valentine, un numéro punky et rock avec un climax vocal particulièrement vitriolique.
C’est, bien sûr, la voix du chanteur qui occupe le devant de la scène tout au long, mais alors que les performances des autres membres sont typiquement retenues, elles font écho ici et là à la même exubérance du frontman, un solo occasionnel glissant pour ajouter du feu au ventre de cette bête.
Néanmoins, on ne peut nier la touche plus raffinée aux chansons trouvées ici. Les synthés dominent fréquemment, et tandis que des chansons telles que Katherine Wheel, Like St. Valentine ou Love The Hardest Way ont une certaine ambiance futuriste à leur sujet, pour la plupart, Screamworks fait un clin d’œil au passé. Une certaine influence « rétro » imprègne de nombreuses chansons, avec des touches de rock gothique classique des années 80, ainsi qu’une apparente inspiration électro pop / rock de Depeche Mode. Le numéro de clôture The Foreboding Sense Of Imending Happiness – un titre qui résume parfaitement le concept du disque dans son ensemble – est imprégné d’une atmosphère de mi-période Sisters Of Mercy, tout en abordant des références plus modernes avec son Nine Inch Nails-esque electronica.
C’est une approche efficace, troquer le succès viscéral du catalogue arrière de HIM pour un album qui met en valeur le ludisme lyrique de Valo, avec un sens de l’occasion qui frôle parfois le mélodramatique. La pop et la mélodie ont toujours fait partie intégrante de l’arsenal du groupe, et Screamworks manie les deux avec confiance et finesse.